Un matin d’été de 2014, sur une plage de galets du Chili, on découvre le triste spectacle d’un cachalot mort, venu s’y échouer. Le narrateur, présent, se voit offrir un coquillage par un jeune garçon en larmes qui lui explique qu’il est Lafkenche, qu’il fait partie des « gens de la mer », peuple proche des grands cétacés. Dans ce coquillage, mis tout contre son oreille, c’est la voix de la grande baleine blanche couleur de lune qui parle et lui raconte son histoire et celle de ses pacifiques congénères, traqués par les hommes depuis que ceux-là naviguent. Luis Sepulveda livre une fable maritime et écologique. Son écriture nous entraîne dans un monde sans âge, sur les traces de ces imposants mammifères marins, et l’aspect onirique se mélange au récit, apportant parfois une certaine confusion. Les illustrations, linogravures en noir et blanc de Joelle Jolivet, renforcent la dramaturgie et ravivent le souvenir des récits du XIXe siècle. On pense à Kipling, côté fable, à Jules Verne, côté roman et avant tout à Moby Dick. (M.-T.D. et F.E.) (source : les-notes.fr)