Bec rouge au vent, tout guilleret, les pattes à l’air, Bob entend bien profiter de ce joli petit matin. Mais les moqueries fusent ; on montre du doigt ses longues pattes. Que faire : les dissimuler, les habiller, les étoffer… Bof ! La bonne idée lui vient dans une galerie d’art où le conduit sa balade dépitée : il va transformer son bec rouge en oeuvre d’art : un Matisse, un Pollock, etc. Et alors ? Comment échapper au regard assassin des autres ? Que faire quand on n’est pas dans la norme ? Décentrer les regards en affichant crânement une autre différence. La clef de la réussite de Bob est un choix d’artiste ! Il ose tous les styles, imite, invente. S’impose. Et détermine la conversion des rieurs : snobisme d’admirateurs écervelés ou réelle fascination ? La chute de l’histoire est savoureuse : désormais on l’admire même pour ce qu’il est, sans artifice… L’histoire est servie par un dessin minimaliste et extravagant à la fois. Le héros, la dégaine tonique, mène cette réappropriation de soi d’un pas alerte et expressif dans une organisation des pages aérée et pleine d’humour. (C.B.) (source : les-notes.fr)