Né difforme, mais protégé par son père contre le sort funeste qui s'attache aux « skraëlings » comme lui, Asgard, muni d'une prothèse métallique, est parti chasser le monstre Krökken (Cf. Pied de fer, NB mai 2012). Il le croit mort, mais le cadavre n'a pas été retrouvé. La petite troupe, déjà amputée de quelques-uns de ses membres, doit regagner ses foyers avant l'arrivée du « fröst ». Leur drak est naufragé et ils doivent fuir à pied, franchissant, nus, rivières glacées et champs de neige. Mais le diabolique reptile réapparaît, détruisant tout sur son passage. Héroïsme, volonté de survivre, luttes furieuses contre un monstre, où la ruse et la détermination prennent le pas sur la force brutale, Asgard a une certaine parenté avec l'Achab de Melville. La transposition au pays des Vikings permet d'insérer le récit dans un climat de légendes nordiques où l'on voit les hommes s'affranchir peu à peu de l'emprise des dieux. Simple et raisonnablement pourvu de rebondissements plus ou moins attendus, le scénario est soutenu par un beau dessin expressif et charnu. Les tons bistre et glauques dominants font ressortir les beaux yeux bleus des jeunes personnes passionnées. Humains et attachants, les personnages trouvent dans leur solidarité la force de surmonter l'adversité. (source : les-notes.fr)