Quand ils ont envahi le Karabastan, les Khomènes ont fait table rase. Ils ont imposé leur loi au coeur du désert et de ses oasis. Au centre de l'une d'elle, un « caillou » couvert d'inscriptions anciennes attestait du passé et accueillait les pèlerinages ; ils ont ordonné sa destruction. Plus de racines, au propre comme au figuré ! La terre conquise s'est alors soulevée, rendant impossible à terme tout échange avec les oasis voisines. Qu'est- il arrivé au savant qui a osé confirmer la mauvaise nouvelle ? Un album grand format et des doubles pages pour cet album économe de détails et de couleurs - gris et orange - au profit de la force d'un message épuré tant dans le graphisme que dans le texte. Il dénonce bien sûr la violence inhérente à la conquête mais aussi la barbarie de conquérants incultes qui ne respectent rien, n'apportent rien, n'admettent aucun échec, aucune mise en garde. C'est vertigineux ! La quatrième de couverture inscrit ce conte dans l'histoire de saccages récents. Même s'il renvoie à des pratiques médiévales de la guerre, le dessin aussi est sans ambiguïté et les bulbes qui coiffent le palais comme les turbans les têtes ouvrent sur un Orient? bien loin de la magie des Mille et une nuits. Un album engagé qui imposera au lecteur un temps de réflexion et mérite un accompagnement adulte. (C.B.) (source : les-notes.fr)